La tête dans les étoiles


Mal embarqué à l’heure de jeu, Margeray a su retourner une situation compromise et s’imposer grâce à un doublé de Haroun en seconde période. Les margeliens sont sacrés au terme d’un match difficile et remporte une coupe convoitée depuis dix ans. Ce succès vient récompenser le mental et le talent d’un groupe qui aura cru en son étoile tout au long de la saison.

C’était l’épilogue de la saison ce samedi sur la pelouse du stade Rémusade des Camoins. Terrain quelque part un peu maudit où les succès margeliens se comptent sur les doigts de la main. De nombreuses questions se bousculaient dans la tête des reds au moment de rejoindre les vestiaires avec principalement dans un coin de la tête le scénario de lundi où Margeray a laissé passer l’occasion de faire deux finales cette saison. Cependant, il n’était plus temps de se lamenter mais plutôt de devenir acteur de cette finale et d’effacer la déception de 2003 où Margeray s’était incliné à ce stade de la compétition.

Pour cette rencontre, les rouges et noirs étaient privés de nombreux joueurs, de quoi faire une deuxième équipe. Mais c’est aussi la force du club de compter sur un effectif riche et de qualité. Si la plus part étaient blessés ou indisponibles pour raison professionnelles, la palme du plus triste revenait à Mabrouk Redjimi qui purgeait son dernier match de suspension et avait déjà assisté impuissant à la déroute de lundi le privant de sa finale.

Margeray tétanisé regarde ses prestigieux adversaires jouer…

On promettait aux devils une opposition de style avec en face des anciens professionnels, des gloires du football amateur du district de Provence. Bref tout le monde attendait et se délectait d’assister au sacre d’une équipe vétéran dans cette finale. C’était rayé de rouges et de noirs que Margeray pénétrait sur la pelouse à la conquête de sa première coupe.

Des les premières minutes, les deux équipes s’ observaient faisant circuler le ballon. Fort d’une technique au-dessus de la moyenne, les blancs de Constructa essayaient d’étirer le bloc margelien sur la largeur pour utiliser la vitesse de N’Goma dans les espaces. Organisé au tour de Sciortino, l’attaque de Constructa faisait passer un premier frisson éliminant Galaverni mais bien repris par Milleliri.

Margeray, tétanisé par l’enjeu mettait du temps à sortir de son camp. Craignant la vitesse de N’Goma et la technique de Sciortino les devils jouaient bas, trop bas pour permettre a son trio offensif de presser les relances de Cheurfi et Ibora. Malgré tout les bons mouvements de Boeni-Binti et de Fettouhi-Tani permettaient aux rouges et noirs d’obtenir deux corners bien captés par Giovanetti. Baldacchino B. De son côté faisait l’objet d’une surveillance accrue de la défense centrale de Constructa qui n’hésitait pas à mettre au sol l’avant centre margelien. Le coup franc enroulé de ce dernier était contré par le mur.

Margeray semblait reprendre ses esprits et obtenait, à la 17′, un nouveau corner bien dégagé par Ibora. Sur le contre Sciortino à la lutte avec Déambri profitait du contre favorable pour lancer N’Goma dans le dos de Titus, le rapide attaquant de Constructa ne se faisait pas prier pour crucifier Battin : 1-0, Constructa prenait un ascendant psychologique.

Les margeliens ne semblaient pas paralysés par l’ouverture du score mais avaient toutes les peines du monde à mettre le pied sur le ballon. Courant sans cesse dans le vide la paire Déambri-Berziat montrait des signes de faiblesses et se faisait régulièrement transpercer par le jeu en triangle de Constructa.

Le coach réajustait son schéma en passant à trois au milieu avec le repositionnement de Titus au cœur du jeu, Fettouhi-Tani occupant le flanc gauche. Margeray parvenait alors à desserrer l’étreinte et commençait à se rapprocher des buts de Giovanetti. Une première combinaison Boeni-Binti – Baldacchino B. permettait à ce dernier de frapper mais son tir était bien capté par le portier des bâtisseurs.

Margeray commençait à retrouver ses marques et se créait des occasions mais tour à tour le trio offensif buttait sur la défense ou le portier de Constructa. La pause s’invitait sur cet avantage d’un but en faveur des blancs.

… Haroun dynamite Constructa

À la passe le débat fait rage, trop haut ou trop bas, le bloc margelien est étiré laissant la possession du ballon aux blancs et permettant aux défenseurs adverses de relancer tranquillement. Favier repart avec le mêmes en les exhortant à presser en jouant plus haut et plus resserré.

Dès l’entame les devils mettent enfin l’intensité nécessaire pour ce genre de match. Plus agressif, les rouges et noirs bloquaient les velléités des blancs qui commençaient à balbutier leur football.

Baldacchino dégainait une première cartouche bien capté par Giovanetti. Malgré 10′ bien meilleures Favier tentait de dynamiser son attaque en lançant Haroun et Breda et en repositionnant ce dernier derrière un trio offensif.

Les changements allaient se révéler payant. Haroun avait une première occasion de remettre les pendules à l’heure. Pénétrant dans la surface côté droit sa frappe était parfaitement repoussée par Giovanetti.

Margeray accentuait sa pression sur la défense, sur un bon débordement de Haroun, Breda héritait du cuir et centrait parfaitement pour la tête de Baldacchino B.. À bout portant, l’avant centre margelien décroisait sa tentative et ratait de peu le cadre.

Constructa sur le reculoir, semblait déterminé à défendre son avance et contenir les vagues margelienne. Sur un corner la tête de Haroun passait de peu à côté.

On jouait la 70′ lorsque Baldacchino B. récupérait le ballon après une mauvaise relance de Buffa. Il s’infiltrait dans la surface et fixait Giovanetti pour servir Haroun qui avait bien suivi. L’attaquant margelien égalisait dans le but vide : 1-1 Margeray revenait dans le match.

Dès lors les devils tentaient de s’imposer avant la séance des tirs aux buts. Cependant Constructa se montrait dangereux en contre et Milleliri était obliger de stopper irrégulièrement N’Goma proche de redonner l’avantage à ses couleurs. Le latéral margelien écopait d’un carton blanc et le coup franc passait au-dessus des buts de Battin.

La fatigue aidant le match perdait de son intensité la légère domination des rouges et noirs laissaient entrevoir une issue favorable mais les sorties tour à tour de Titus et Berziat déséquilibraient le milieu margelien qui jouait sur le fil du rasoir.

On entrait dans les 5′ dernières minutes lorsque Boeni-Binti servait Baldacchino B. dans l’axe, encerclé il fixait la défense centrale et servait Haroun sur sa droite. La frappe puissante de l’attaquant des devils transperçait les filets de Giovanetti et mettait Margeray sur orbite : 1-2 le devils n’avaient jamais été aussi près de soulever la coupe.

Constructa se jetait à l’abordage pour égaliser et obtenait un bon coup franc stoppé par Battin sur sa ligne. À la 89′, il était cependant battu mais Redjimi B. sauvait sur sa ligne. Dans le temps additionnel, maudit lundi, Margeray concédait un ultime coup-franc qui finissait sa course dans les bras de Battin. Le coup de sifflet final délivrait le banc margelien et permettait aux devils de libérer leur joie.

Les embrassades se multipliaient aux quatre coins du terrain. Margeray soulevait sa première coupe départementale dans une joie indescriptible. Les vainqueurs rejoints par Ponce, Cadenel, Redjimi M. et Fedon posaient pour la postérité. Tandis que les 4 rescapés de 2003 affichaient leur soulagement du devoir accompli. La coupe partait dans les vestiaires, les murs tremblaient sous les hurlements de joie d’un groupe qui aura cru toute la saison en sa bonne étoile. Malgré , les difficultés, les blessures et les suspensions Margeray est enfin récompensé dans cette compétition qui tenait à cœur à son coach, qui comme le veut la tradition, a fini sous la douche.

C’est la victoire d’un groupe, chacun s’est mis au service du collectif. Des plus jeunes aux plus vieux, tous unis pour ramener ce titre si convoité.

« Merci à tous de m’avoir suivi et supporter mes exigences et mes colères. Merci pour votre investissement, pour votre esprit d’ équipe et votre sens du collectif. On a su gagner en faisant honneur à nos valeurs. Une pensée pour les absents blessés, non qualifiés ou retenus pour des raisons professionnelles,  qui n’ont pu venir soulever le trophée avec nous samedi. Chacun à sa manière a su apporter sa pierre à l’édifice de cette belle réussite. L’A.S. Margeray n’existe qu’à travers vous et pour vivre des moments comme celui là dans un esprit de fair-play et de respect des autres. » Gilles

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