C’est dans les vieux pots…

En regardant la feuille de match de ce lundi 9 mars, beaucoup aurait pu penser assister à un match de vétérans et avec une moyenne d’âge assez élevé au coup d’envoi, les rouges et noirs faisaient office de proie idéale pour le CLAM Aubagne second de la poule C en championnat.

 De leur côté les hommes de Schramm étaient nettement en perte de vitesse ces dernières semaines avec une série de 3 défaites consécutives. Il fallait remonter au 2 février pour trouver la trace d’une victoire des seniors et c’était déjà en coupe du Comité.

Face à la pénurie d’effectif et une ligne offensive complètement décimée, Schramm décidait de faire confiance aux vieux et alignait pas moins de 7 vétérans au coup d’envoi pour cette rencontre capitale pour le reste de la saison. La B étant éliminée en poule, tous les espoirs reposaient sur les épaules de la A pour faire un parcours en coupe du Comité.

 C’était donc sans surprise que les locaux s’installaient dans le camp des rouges et noirs pour dès le coup d’envoi acculer la défense margelienne. Décidés à jouer court, les devils étaient littéralement étouffés par des pertes balles trop rapides qui permettaient au CLAM de se retrouver rapidement devant le but margelien.

 Les premières salves étaient timides, les tirs peu appuyés, ce qui permettait au portier margelien de toucher le ballon. Pas encore dans le rythme, les vieux souffraient de la différence de vitesse. Coutton se faisait prendre par la vivacité de son vis-à-vis, l’attaquant des bleus rentrait dans la surface et servait en retrait son compère qui n’avait plus qu’à conclure. C’était sans compter sur la parade réflexe de Favier qui repoussait du pied et de la main la frappe à bout portant la frappe de l’attaquant du CLAM.

Les margeliens tentaient alors de répliquer et l’entrée de Gainnier, à la place de Manicacci blessé, permettait aux visiteurs de reprendre du poil de la bête sans pour autant être réellement dangereux. Les frappes de Corot et Ferrara n’inquiétait pas plus que ça le dernier rempart des bleus et blancs.

 Il fallait alors la sortie sur blessure de capitaine Schramm pour faire monter la tension d’un cran, ce dernier cédait sa place à Tortelli sans que le joueur aubagnais ne soit inquiété par un carton blanc. C’était au contraire Babikian qui se voyait désigner la direction du banc pour 5’ suite à un tacle appuyé et qui faisait encore monter la tension entre les deux équipes.

Les locaux essayaient de profiter de l’infériorité numérique pour se montrer dangereux. Tout d’abord sur un coup franc dans le mur, puis sur un bon décalage. L’incursion du CLAM était terminée par une frappe tendue repoussée tant bien que mal par le portier margelien dans les pieds de l’attaquant qui ouvrait le score. La joie des locaux allait être douchée par le coup de sifflet de l’homme en jaune qui signalait une position de hors-jeu. Margeray atteignait la pause sur le score nul et vierge.

Au retour des vestiaires, les rouges et noirs montraient un tout autre visage. Plus incisifs et bien en place, les visiteurs mettaient tout de suite la pression sur l’arrière garde du CLAM qui commençait à subir et à concéder des corners. Sur le premier Ferrara plaçait sa tête croisée hors de portée du gardien mais le défenseur sauvait sur sa ligne.

Surmotivés, les margeliens récupéraient rapidement le ballon et se projetaient vers l’avant. L’apport de Coutton et de Julien dans les couloirs obligeait le CLAM à se regrouper devant son but. Cependant en manque d’attaquant de métier le dernier geste laissait à désirer. Babikian était toutefois à deux doigts d’ouvrir le score. Sur un nouveau corner de Gainnier, le capitaine margelien prolongeait le cuir dans le but mais voyait une nouvelle fois un défenseur sauver la mise.

Les locaux ne parvenaient plus à perturber le milieu margelien. Titus et Babikian contrôlant complètement les deux rampes de lancements de bleus et blancs.  Il fallait alors une perte de balle anodine pour remettre le CLAM dans le sens du jeu. L’attaquant lancé dans l’espace effaçait Favier mais trouvait sur la trajectoire du tir Dejoux revenu jouer les pompiers de service.

Cette occasion réveillait des locaux impuissants depuis la reprise mais la stupeur frappait les deux équipes lorsqu’à 30′ du terme le stade était plongé dans le noir. Au bout de 10′ la lumière fut et la partie menacée reprenait son cours.

Avec cette nouvelle interruption, les deux équipes avaient du mal à retrouver le rythme, les duels se concentraient au milieu de terrain et les tirs aux buts semblaient inévitables. C’était sans compter sur la détermination margelienne. Bien inspirés et plus combatifs en seconde période, les visiteurs profitaient d’un bon décalage sur Gainnier, qui glissait habilement le cuir à Tortelli. Le joueur margelien armait une frappe imparable qui transperçait les filets et l’espoir des locaux : 0-1, Margeray prenait la main.

Les locaux se ruaient alors à l’attaque et malgré les espaces laissés, ils acculaient Margeray sur son but en multipliant les coups de pieds arrêtés (touches et corners). Les rouges et noirs faisaient le dos rond et s’en remettaient au jeu de tête de Baldacchino C. et Dejoux pour se dégager. Le courage et la détermination faisaient le reste. Favier gagnait alors le dernier duel du match en étant plus prompt que son vis à vis au sol et annihilait définitivement les derniers espoirs du CLAM qui devait se résoudre à baisser pavillon une nouvelle fois cette année face à Margeray après avoir été corrigé par la B en championnat.

Les margeliens faisaient alors parler le vieil adage : « C’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures soupes ». Margeray s’offre un 1/8ième de finale de coupe du Comité et les vétérans une cure de jouvence inespérée cette année.