Des margeliens amorphes avant la révolte…
Il y des soirs où où l’on se sent totalement impuissant, où l’on subit les évènements. Au coup de sifflet final c’est avec cette impression d’impuissance que Favier retrouve ses joueurs. Une impuissance dans la gestion de l’effectif lorsque tour à tour Spano, Corpace et Fettouhi-Tani déclaraient forfaits, décimant par la même le secteur offensif. La même impuissance lorsque à la demi-heure de jeu les devils se font rejoindre au score virtuel en produisant un jeu indigeste. Une satané impuissance quand les devils se retrouvent à 8 après une altercation Lacoste-Haroun et le carton blanc infligé à Boeni-Binti. Une définitive impuissance lorsque à 5′ du terme le Celta revient à un but.
Après les forfaits dans le secteur offensifs, Coutton venait s’ajouter à la longue liste des absents et venait compliquer la tâche du coach. Les départs anticipés de Lailhacar et de Fedon (qui ne devait pas jouer) donnaient des mots de tête à Favier obligé de totalement changer ses plans. Dans sa causerie d’avant match, le coach avait insisté sur la nécessité de tenir le ballon et de ne pas se faire contrer. Les devils attaquaient ce match avec un but d’avance (score2-1 acquis au moment de l’interruption) et allait se retrouver avec seulement 12 joueurs à l’entame de la seconde période, il s’agissait alors de bien gérer les efforts. Malgré les recommandations, les devils démarraient la match le cul entre 2 chaises, sans savoir s’ils devaient attendre ou jouer, à trop se regarder, ils manquaient totalement d’inspiration. Les visiteurs obligés de remonter le score, essayaient et parvenaient à déstabiliser l’arrière garde margelienne qui parait au plus pressé. C’était sans surprise que le Celta se procurait la première occasion du match mais Saraidarian veillait au grain. Les devils en difficultés sans le ballon, parvenaient à enchaîner au milieu de terrain mais pêchaient dans le dernier geste. A plusieurs reprises, Lailhacar et Boeni-Binti parvenaient à se créer de bonnes opportunités mais à chaque fois un contrôle manqué, une passe interceptée ou un mauvais choix les empêchaient de trouver la faille.
A force de ne pas concrétiser et d’être en retard sur le porteur du ballon, les devils allaient concéder l’ouverture du score sur un ballon en profondeur, la défense se faisait surprendre, l’attaquant ajustait le portier margelien : 0-1 (2-2 sur l’ensemble des deux matchs).
Cette fois plus question de tergiverser, il fallait reprendre l’avantage. Ce but eut au moins le mérite de réveiller les ardeurs des locaux qui furent tout près d’égaliser, Ponce lançait parfaitement Boeni-Binti dans la surface, mais la frappe croisée passait au ras du montant du gardien. Les margeliens continuaient à appuyer sur les côtés, Boeni-Binti partait une nouvelle fois seul au but mais perdait son duel avec le gardien.
Favier tentait alors un coup de poker en faisant entrer un troisième attaquant à la place de Ponce. Ce changement de configuration eut les effets escomptés, la vitesse de Lailhacar et d’Haroun posait d’énormes problèmes à la défense des visiteurs. Sur une bonne percée, Haroun déposait son adversaire et centrait en retrait sur Boeni-Binti qui manquait l’égalisation d’un souffle. Lailhacar ensuite faussait compagnie à son garde du corps et d’une frappe appuyée trompait le gardien qui freinait et parvenait finalement à stopper le tir. Boeni-Binti avait une nouvelle balle d’égalisation mais il ratait une nouvelle fois la cible.La réussite semblait avoir choisi son camp lorsque Haroun s’enfonça dans l’axe de la défense, sa frappe puissante mais détournée finissait sous la barre : 1-1 (3-2 sur l’ensemble des deux matchs).
Dès lors les devils tentaient d’enfoncer le clou, sur un corner, Baldacchino déviait de la tête sur Fedon qui poussait au fond des filets : 2-1 (4-2 sur l’ensemble des 2 matchs). Le break était fait à la pause.
…et qui se mettent la tête à l’envers.
On se disait que l’affaire était bien engagée, lorsque Haroun héritait d’un ballon seul aux six mètres, malheureusement il buttait sur le gardien. Cette première action allait être le résumé de la seconde période : un festival d’occasions manquées.
Encore sous le choc du dernier quart d’heure de la première mi-temps, les visiteurs subissaient les assauts margeliens, Boeni-Binti partait encore seul but mais buttait sur le gardien qui commençait à mettre sérieusement les attaquants en échec. Faute de réalisme, les devils ne se mettaient pas à l’abri, les tentatives de Haroun ou de Coulange ne parvenaient pas à tromper la vigilances des visiteurs qui commençaient en croire en leur bonne étoile.
Maladroit, peu inspiré ou pas en réussite, les devils commençaient à douter et reproduisaient les mêmes erreurs qu’en première période en y ajoutant la bêtise comme cette altercation Haroun-Lacoste qui voyait les 2 joueurs exclus quelques minutes, à laquelle venait s’ajouter celle de Boeni-Binti exclu après avoir subi une faute. C’est avec 8 joueurs que Coulange expédiait un missile sur coup franc que le gardien détournait d’une belle horizontale.
Peu après l’heure de jeu, tout le monde avait retrouvé son calme et le match baissait en intensité. Il fallut alors une erreur d’arbitrage pour relancer les espoirs du Celta. Alors que le ballon franchissait la ligne de touche, le joueur du Celta contrôlait de la main et lançait son équipier dans la profondeur. Ce double coup du sort allait se transformer en punition pour les locaux car sur le centre en retrait l’attaquant catapultait le ballon au fond des filets : 2-2 (4-3 sur l’ensemble des 2 matchs).
Les devils qui s’étaient installés dans un espèce de faux rythme, parvenaient difficilement à reprendre le contrôle de la partie et à se créer des occasions. Pourtant Coulange lançait Boeni-Binti, la frappe croisée du meilleur réalisateur margelien trouvait le poteau et finissait sa course dans le but : 3-2 (5-3 sur l’ensemble des deux matchs).
Même s’il ne restait qu’un quart d’heure à jouer on ne sentait pas de la sérénité dans les rangs margeliens malgré les 2 buts d’avance. Le coach était plutôt enclin à craindre un nouveau retournement de situation. les visiteurs ressentaient aussi cette fragilité car il n’abdiquait pas dans leurs tentatives de revenir au score. Porté par un fol espoir de revenir à la marque, ils voyaient avec bonheur les margeliens gâcher les opportunités de contre, soit par des hors-jeux litigieux, soit par manque de lucidité comme lorsque Boeni-Binti réalisait un grand pont magnifique avant de tergiverser et de ne pas finir le travail. Cette action résumait la maladresse inhabituelle de l’avant-centre margelien. Ce que redoutait Favier finit par arriver, on entrait dans les cinq dernières minutes lorsque la défense se faisait prendre sur un long ballon, apparemment hors-jeu, les visiteurs ne se faisaient pas prier pour réduire la marque : 3-3 (5-4 sur l’ensemble des 2 matchs).
Dès lors une vent de panique s’empara des devils qui ne parvenaient plus à maîtriser les quelques minutes qui les séparaient d’une victoire pourtant méritée au regard des occasions gâchées. Saraidarian devait même sortir d’une magnifique horizontale une tête décroisée qui prenait le chemin des filets. Puis alors que le temps réglementaire était écoulé, les locaux se faisaient contrer sur la gauche, le centre en retrait trouvait l’attaquant au second poteau, d’un tacle désespéré il ratait la cible. Les devils se faisaient une dernière frayeur en concédant une touche dans les ultimes secondes. Le centre était repris de la tête mais ne trouvait pas le cadre.
Après 3 minutes de temps additionnel, le directeur de jeu délivrait les margeliens qui pouvaient pousser un gros ouf de soulagement tant le dernier quart d’heure semblait avoir duré une éternité.
Au final, les devils signent une victoire importante malgré les alléas du match et prennent par la même occasion provisoirement la tête du championnat. l’essentiel a été préservé, la victoire mais elle ne doit pas masquer les carences mentales d’un groupe qui n’a pas réussit à se transcender. C’est Berziat qui résumera bien la soirée : « Avant de parler d’ambition, il faudra penser à se remettre en question ! »
Auteur d’une parade décisive, Saraidarian a préservé la victoire. |
Ponce a été efficace et précieux à la récupération. | Milleliri a bien tenu son couloir. | Coulange a été très actif au milieu même s’il n’a pas converti ses occasions. |
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